Le divorce par consentement mutuel, également appelé divorce à l'amiable, représente la procédure la plus simple et la plus rapide pour mettre fin à un mariage. En 2025, cette forme de divorce continue d'évoluer pour faciliter les démarches des couples. Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur cette procédure simplifiée.
Qu'est-ce que le Divorce par Consentement Mutuel ?
Le divorce par consentement mutuel est une procédure par laquelle les deux époux s'accordent sur le principe du divorce et sur l'ensemble de ses conséquences. Cette procédure a été considérablement simplifiée par la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle de 2016, permettant désormais un divorce sans passage devant le juge dans la majorité des cas.
Cette forme de divorce présuppose un accord total entre les époux sur tous les aspects de la séparation : partage des biens, attribution du logement familial, prestation compensatoire éventuelle, pension alimentaire, résidence des enfants et modalités d'exercice de l'autorité parentale. L'absence d'accord sur un seul de ces points rend impossible le divorce par consentement mutuel.
Les Conditions Requises
Pour pouvoir divorcer par consentement mutuel, plusieurs conditions doivent être remplies. Tout d'abord, les deux époux doivent être d'accord sur le principe même du divorce. Il ne doit exister aucun différend entre eux concernant les conséquences de la séparation.
Accord Total des Époux
L'accord doit porter sur l'ensemble des aspects du divorce. Les époux doivent s'entendre sur le partage de leurs biens communs, qu'il s'agisse de biens immobiliers, de comptes bancaires, de placements financiers ou de biens mobiliers. La répartition des dettes communes doit également être clairement établie.
Concernant les enfants mineurs, les époux doivent convenir de la résidence habituelle des enfants, des droits de visite et d'hébergement du parent qui n'a pas la résidence principale, ainsi que du montant de la contribution à l'entretien et à l'éducation des enfants (pension alimentaire).
Cas Particuliers
Lorsque les époux ont un ou plusieurs enfants mineurs et que l'un d'eux souhaite demander son audition par un juge, le divorce par consentement mutuel extrajudiciaire n'est pas possible. Dans ce cas, il faudra passer par la procédure judiciaire classique devant le juge aux affaires familiales.
La Procédure Simplifiée depuis 2017
Depuis le 1er janvier 2017, le divorce par consentement mutuel ne nécessite plus de passage devant le juge dans la plupart des cas. La procédure est désormais entièrement extrajudiciaire et repose sur l'intervention de deux avocats et d'un notaire.
L'Intervention des Avocats
Chaque époux doit obligatoirement être assisté par son propre avocat. Cette règle garantit que chacun bénéficie d'un conseil indépendant et que ses intérêts sont correctement protégés. Les avocats ont pour mission d'informer leurs clients sur leurs droits et obligations, de les conseiller sur les conséquences du divorce, et de rédiger la convention de divorce.
Les avocats établissent ensemble la convention de divorce qui fixe l'ensemble des modalités de la séparation. Ce document doit être rédigé avec précision car il constitue le cadre juridique définitif de la séparation. Une fois signée, la convention ne peut être modifiée que par un nouvel accord des deux parties ou par une décision de justice.
Le Délai de Réflexion
Après avoir reçu le projet de convention rédigé par les avocats, chaque époux dispose d'un délai minimum de 15 jours pour réfléchir avant de la signer. Ce délai de réflexion obligatoire permet à chacun de prendre sa décision en toute connaissance de cause, sans précipitation. Il commence à courir à compter de la réception du projet de convention par lettre recommandée avec accusé de réception.
La Signature de la Convention
Une fois le délai de réflexion écoulé, les époux peuvent signer la convention de divorce en présence de leurs avocats respectifs. Chaque partie conserve un exemplaire original de la convention signée. Les avocats doivent ensuite faire enregistrer la convention auprès d'un notaire pour lui conférer sa force exécutoire.
Le Rôle du Notaire
L'intervention d'un notaire est obligatoire dans deux situations : lorsque les époux possèdent des biens immobiliers communs, ou pour procéder au dépôt et à l'enregistrement de la convention de divorce au rang des minutes du notaire.
Partage des Biens Immobiliers
Si les époux sont propriétaires d'un bien immobilier en commun, le notaire doit établir un acte de liquidation du régime matrimonial et procéder au partage de ce bien. Cette étape est indispensable avant de finaliser le divorce. Le notaire vérifie la situation juridique des biens, calcule les droits de chaque époux, et rédige l'acte de partage.
Dépôt de la Convention
Dans tous les cas, même en l'absence de biens immobiliers, la convention de divorce doit être déposée au rang des minutes d'un notaire. Ce dépôt, effectué par l'un des avocats, confère date certaine à la convention et permet son opposabilité aux tiers. Le notaire vérifie la régularité formelle de la convention mais ne contrôle pas son contenu.
Le Contenu de la Convention de Divorce
La convention de divorce est un document complet qui règle tous les aspects de la séparation. Elle doit être rédigée avec soin car elle a force exécutoire et s'impose aux époux comme une décision de justice.
Les Mentions Obligatoires
La convention doit contenir l'identité complète des époux, la date et le lieu de célébration du mariage, les noms et dates de naissance des enfants mineurs, et l'accord des époux sur le divorce et ses conséquences. Elle précise également le choix des avocats et comporte les signatures des époux et de leurs avocats.
Les Modalités Financières
La convention règle le sort des comptes bancaires, des placements financiers, des biens mobiliers et immobiliers. Elle prévoit le partage des dettes communes et fixe éventuellement une prestation compensatoire destinée à compenser la disparité que la rupture du mariage crée dans les conditions de vie respectives des époux.
Cette prestation peut prendre la forme d'un capital versé en une fois, d'un capital versé de manière échelonnée sur une période maximale de huit ans, ou d'une combinaison de capital et d'attribution de biens. Le montant de la prestation compensatoire dépend de nombreux facteurs : durée du mariage, âge et état de santé des époux, qualification professionnelle, situation patrimoniale, droits à la retraite.
Les Dispositions Concernant les Enfants
Pour les enfants mineurs, la convention fixe la résidence habituelle, les modalités d'exercice de l'autorité parentale (généralement conjointe), et les droits de visite et d'hébergement du parent chez qui l'enfant ne réside pas habituellement. Elle détermine également le montant de la contribution à l'entretien et à l'éducation de chaque enfant.
Cette contribution financière est calculée en fonction des ressources de chaque parent, des besoins des enfants, et du mode de résidence retenu. Des barèmes indicatifs existent pour guider les parents dans la détermination d'un montant équitable.
Les Délais de la Procédure
Le divorce par consentement mutuel est la procédure de divorce la plus rapide. Une fois l'accord trouvé entre les époux, le divorce peut être prononcé en quelques semaines seulement.
Le délai incompressible est d'environ un mois : 15 jours de délai de réflexion après réception du projet de convention, puis quelques jours pour la signature et le dépôt chez le notaire. En pratique, en tenant compte du temps nécessaire à la rédaction de la convention et aux échanges entre avocats, la procédure dure généralement entre 2 et 4 mois.
Ce délai peut être allongé si les époux possèdent des biens immobiliers nécessitant des formalités supplémentaires, ou si les négociations sur certains points prennent du temps. Néanmoins, même dans ces cas, le divorce par consentement mutuel reste beaucoup plus rapide que les autres formes de divorce.
Les Coûts du Divorce à l'Amiable
Le divorce par consentement mutuel est également la procédure la moins coûteuse. Les frais se composent essentiellement des honoraires des deux avocats et des émoluments du notaire.
Honoraires d'Avocat
Les honoraires d'avocat sont librement fixés entre l'avocat et son client. Pour un divorce par consentement mutuel sans patrimoine important et sans enfant, les honoraires varient généralement entre 1 000 et 2 500 euros par avocat. Ces honoraires peuvent être plus élevés en présence d'un patrimoine conséquent ou de situations complexes nécessitant des négociations approfondies.
Frais de Notaire
Les émoluments du notaire pour le dépôt de la convention sont réglementés et s'élèvent à environ 50 euros TTC par acte. Si les époux possèdent des biens immobiliers, les frais de partage sont plus importants et dépendent de la valeur des biens partagés.
Les Avantages du Divorce par Consentement Mutuel
Cette procédure présente de nombreux avantages qui expliquent son succès croissant. Elle est rapide, permettant de tourner la page rapidement et de commencer une nouvelle vie. Elle est économique, évitant les frais d'une procédure judiciaire longue et conflictuelle.
Elle préserve les relations entre les époux en évitant les affrontements devant un tribunal. Cet aspect est particulièrement important lorsque le couple a des enfants, car il facilite la mise en place d'une coparentalité apaisée. La discrétion est également un avantage majeur : sans passage devant le juge, la procédure reste confidentielle.
Enfin, les époux gardent le contrôle sur les termes de leur séparation. Ils négocient ensemble les modalités du divorce plutôt que de les voir imposées par un juge.
Conseils Pratiques
Pour que le divorce se déroule dans les meilleures conditions, plusieurs précautions sont recommandées. Privilégiez le dialogue et la négociation avec votre conjoint avant d'entamer la procédure. Un accord préalable sur les grands principes facilite grandement le travail des avocats.
Rassemblez tous les documents nécessaires : livret de famille, contrat de mariage, titres de propriété, relevés bancaires, bulletins de salaire. Ces documents permettront aux avocats de rédiger rapidement la convention.
N'hésitez pas à consulter plusieurs avocats avant de faire votre choix. L'avocat doit vous inspirer confiance et être à votre écoute. Il doit également avoir une bonne expérience en droit de la famille.
Soyez réaliste dans vos demandes et prêt à faire des compromis. Le divorce par consentement mutuel nécessite des concessions de part et d'autre. Une approche trop rigide peut faire échouer la procédure et contraindre à un divorce contentieux, plus long et plus coûteux.
Conclusion
Le divorce par consentement mutuel représente la solution idéale pour les couples qui s'entendent sur les modalités de leur séparation. Rapide, économique et respectueux de la vie privée, il permet de divorcer sereinement tout en préservant les relations familiales.
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